la conquête des pôles !

la conquête des pôles !

Le froid s’'installe aussi au musée. Dans une exposition consacrée à l'’atmosphère et au changement climatique, le Musée des Arts et Métiers de Paris révèle toute l’importance des expéditions polaires de 1957 en la matière.

 

"Atmosphère, le climat révélé par les glaces" présente entre autres plus de 130 objets originaux utilisés par les scientifiques de la première base française construite en Antarctique en 1957. Une époque où la France est alors le seul pays avec les Etats-Unis et la Russie (guerre froide oblige), à posséder un tel outil sur le continent blanc. Dans ce no man’'s land, difficile d’imaginer les conditions de vie des scientifiques. Les objets personnels, documents d'’archives, photographies ou films présentés dans cette exposition les laissent deviner. À l'’image de ces simples pics à glaces ou pelles rustiques, utilisés pour creuser les galeries souterraines de la base française Charcot.
Sur plus de 500m², l’'exposition emmène le visiteur à la découverte de ces régions polaires. Ces dernières sont en effet les mieux placées sur terre pour étudier l’'atmosphère. Évolution du climat, gaz à effet de serre, trou de la couche d’ozone, ces lieux ont révélé depuis 50 ans l'’origine du réchauffement climatique contemporain, et sont devenus désormais de véritables laboratoires de recherche.
 

Les magnolias du pôle nord

Après les deux premières années polaires internationales (API) de 1882 et 1932, la troisième édition de 1957 va permettre aux scientifiques de mettre au jour certains secrets encore inexpliqués. Comme celui des aurores boréales, dont le scientifique norvégien Kristian Birkeland percera le mystère grâce à son appareil de simulation expérimentale qui reproduit le phénomène à petite échelle. C’est aussi à cette époque que les premiers forages d'’importance ont lieu, grâce notamment à l'’imposante machine présentée au centre de l’'expo. Dans des températures pouvant atteindre – 89°C (- 70°C en moyenne), une première carotte de 2 000 mètres de long est arrachée à la terre en 1957. Celle-ci permettra de révéler pas moins de 150 000 d’'histoire de cette région. 14 ans plus tard, un forage franco-russe permettra de creuser à 3 623 de profondeur et de mettre à jour 400 000 d’histoire. Un système encore largement privilégié aujourd’hui par les scientifiques.( insu.cnrs )
Plus étonnant encore, l’'expo dévoile une dalle à feuille de Magnolia, découverte en Arctique en 1969. Estimé à 60 millions d’'années (juste après la fin des dinosaures), ce fossile révèle une région où les températures sont alors équivalentes à celles d’'un climat continental. Ce n’est qu’'à cette période que le continent glacial Arctique se séparera définitivement de … l’'Australie.
Si les conditions extrêmes des pôles limitent forcément la vitesse de recherche, elles auront paradoxalement joué un rôle diplomatique majeur. La recherche en milieu polaire nécessite des moyens logistiques et techniques lourds et a impliqué, depuis l’'origine, une étroite collaboration internationale, dépassant les rivalités entre les pays et les convoitises économiques. Américains et Russes signeront ainsi le premier traité démilitarisé de la guerre froide sur le cas de l’'Arctique. Un traité qui considère le continent comme protégé sur le terme de l’'environnement, et ce jusqu’'en 2041.
 

Des ressources convoitées

Cette collaboration internationale est illustrée à la fin du parcours de l’'expo, avec la présentation de la station franco-italienne Concordia construite en 2005. Un panorama et une maquette (voir photos) rendent compte de l'’avancée technologique des 50 dernières années en matière de conditions de vie au pôle nord. Capable d’'accueillir 16 personnes pendant les 9 mois de l’hiver (50 pendant l’été austral), cette station est perdue à 3 200 mètres d’'altitude (aucun voisin à 600 km à la ronde) en plein cœur de l’'Arctique et ravitaillée trois fois par an. Le convoi met 20 jours pour parcourir les 1 100 km qui la séparent de l’'autre base française de Dumont d’'Urville.
Enfin, si les pôles ont longtemps joué un rôle strictement scientifique, c'’est aujourd’hui leurs ressources en hydrocarbures (pétrole et gaz) qui attisent les convoitises. Etats-Unis, Russie, Norvège, Danemark et Canada se disputent le contrôle de ces riches terres du nord ( agoravox )
Les Russes ont ainsi déposé symboliquement un drapeau du pays à la verticale du pôle nord en août 2007 ( source CNRS )
Et si la couche de glace représente encore le principal obstacle à une exploitation massive des sols (possible technologiquement mais pas encore rentable financièrement), le réchauffement climatique est en train de solutionner le problème par la fonte des glaces … Qui a dit que le serpent se mordait la queue ?

 

Infos pratiques :

Musée des Arts et Métiers

60, rue Réaumur Conservatoire des arts et métiers

75003 Paris

01 53 01 82 75

Métro 3 Arts et Métiers, Métro 11 Arts et Métiers, Bus 20, Bus 38, Bus 39, Bus 47

Programmation Du 28 octobre 2008 au 30 avril 2009.

Mardi à dimanche de 10h à 18h. Jeudi de 10h à 21h30. Fermé lundi et jours fériés.

Entrées réduit : 3.5€ normal : 5.5€

Site Internet : www.atmosphere.artsetmetiers.net