Salon de l’agriculture : encore plus vert !

Salon de l’agriculture : encore plus vert !

Du 21 février au 1er mars 2009, Paris est la capitale mondiale de l'agriculture. Pour l’occasion, les professionnels, encouragés par les pouvoirs publics, mettent l’accent sur leurs efforts pour "produire mieux". Une nécessité environnementale mais également économique, quatre ans avant la renégociation de la PAC.

1 000 exposants, 17 pays représentés et plus de 4500 animaux sont réunis au traditionnel rendez-vous de la Porte de Versailles à Paris. Le Salon de l’agriculture, qui attend cette année près de 600 000 visiteurs, sera fortement encré sur la protection de l’environnement. Si l’agriculture n’est pas le secteur le plus polluant (15% des émissions de CO2 crée par la France), c’est plus son modèle de production qui sera amené à évoluer dans les années qui viennent. Le plan Objectif Terres 2020 , élaboré à partir du Grenelle environnement et des assises de la forêt et de l’agriculture a déjà fixé au secteur cinq missions sur les dix ans à venir : mieux utiliser une eau qui se raréfie, contribuer à la restauration du bon état écologique des eaux, préserver la richesse de la biodiversité et des paysages, protéger les sols agricoles et mieux maîtriser l’énergie afin de lutter contre le réchauffement climatique. Des objectifs ambitieux pour une agriculture française qui a depuis longtemps joué la carte du productivisme et de l'utilisation intensive des pesticides.

La bataille des filières

Dans ce contexte, les stands de l’édition 2009 se sont mis à la page. Le Hall 3 est ainsi entièrement consacré à l’éco-habitat et aux nouvelles énergies. Difficile de comptabiliser le nombre d’entreprises présentes sur ces 4000 mètres carrés d’exposition. Elles se répartissent sur quatre secteurs clés : Les filières en énergies renouvelables, les filières en biomatériaux (bois, lin, paille, chanvre, coton…), les équipements pour la récupération (eaux pluviales, traitement des déchets, des sols pollués…), et les associations et organismes de conseils environnementaux. Si l’énergie solaire est la plus représentée (16 entreprises rivalisent pour attirer particuliers et professionnels), elle est désormais concurrencée par la géothermie, ou l’énergie éolienne. On notera également la présence d’une société spécialisée dans la filière bois énergie (voir photo) et qui présente notamment sur son stand les perspectives d’avenir en matière de biomasse (www.ecofaubourgs.com). Quand au stand du ministère de l'agriculture et de la pêche, il est sous titré "Pour une agriculture durable, innovante et créatrice d'emplois" (agriculture.gouv.fr).

2013 : la fête est finie ?

Tout un programme qui permet entre autres d’apprécier la diversité d’origines des espèces cultivées en France. Par exemple, seule une quinzaine de variétés de pommes sont cultivées aujourd’hui en France alors qu’il en existait plus de 1000 en 1900. Même chose avec les pommes de terre (voir photo), qui sont une trentaine à être cultivées de manière intensive sur les sols français. Pourtant, l’agriculture française, qui a longtemps eu la patate en restant encore aujourd’hui le deuxième exportateur mondial après les Etats-Unis, pourrait rapidement revoir sa copie avant 2013, année de renégociation de la politique agricole commune (PAC). L’année dernière, sur un budget total de 53 milliards d’euros, la PAC en a versé près de 10 milliards à la France. Mais désormais, les nouveaux venus dans l'Union européenne demandent eux aussi leur part du gâteau…