« Bouger autrement » (3) : quand la voiture électrique devient branchée

« Bouger autrement » (3) : quand la voiture électrique devient branchée

Troisième volet de notre série consacrée à la « Semaine de la Mobilité et de la Sécurité Routière ». Si les solutions alternatives à la voiture se multiplient (voir nos deux articles précédents), c’est bien aux constructeurs automobiles eux-mêmes que le principal effort est demandé. Hybride, biocarburant, pile à hydrogène, les propositions ne manquent pas. Mais en la matière, c’est bien l’électrique qui pourrait remporter la palme. Petit tour d’horizon des derniers concepts en vogue.

« On en parle beaucoup, mais on ne les voit pas beaucoup ». C’est en ces termes que l’on pourrait résumer le sentiment général sur la voiture électrique. Une impression qui ne devrait pas durer, selon une étude récente commandée par le Center for Entrepreneurship & Technology” de l’Université de Berkeley. D’après ses résultats, les ventes de voitures électriques pourraient représenter de 64 à 86 % des ventes d’ici 2030 aux Etats-Unis, et composeraient ainsi 24% du parc en circulation. Un scénario qui prévoit également une réduction des importations de barils de pétrole de 18 à 38%. Ainsi, pour ces spécialistes, passer à l’électrique est la solution la plus efficace pour réduire les importations de pétrole. Mieux, le déficit commercial annuel pourrait être réduit de 94 à 266 milliards de dollars en 2030, et entre 130 000 et 350 000 emplois pourraient être créés grâce à la voiture électrique. Un scénario qui ne devrait pas s’arrêter aux frontières du pays de l’oncle Sam. Car en France aussi, la voiture électrique est sur le point de faire son grand come back. En attendant la commercialisation des premiers modèles, Ecofaubourgs s’est chargé de référencer les plus marquants… Reva NXR : l’Inde en version électrique C’est la petite dernière en matière de véhicules électriques. Comme souvent sur ce genre de modèle « écolo », la Reva a un petit gabarit afin de permettre aux batteries de tenir plus longtemps, en « tirant » un véhicule allégé. Résultat : elle peut tenir 160 kilomètres sur ses batteries et atteindre les 80 km/h en pointe. Produite en Inde, la Reva sera présentée au prochain salon de Francfort à la fin du mois. Cette trois portes quatre places sera commercialisée sur la marché dès l’année prochaine à un prix qui devrait avoisiner les 12 000 euros. Nissan Leaf : La première électrique de monsieur tout le monde ? Avec la Leaf, Nissan abandonne le design parfois farfelu des véhicules électriques. La Leaf est plus consensuelle, et sa taille (cinq places) ne la distingue en rien d’une berline de tous les jours. Présentée en août dernier par le PDG de Renault/Nissan Carlos Goshn, cette 100 % électrique affiche une puissance qui commence enfin à rivaliser avec les diesels ou essences classiques ? soit une centaine de chevaux et une vitesse de pointe de 140 km/h. Et si l’on ajoute les 160 km d’autonomie en conditions normales de conduite, la Leaf pourrait apparaître comme la première tout électrique crédible. La recharge complète des batteries prendra huit heures sur une prise de courant standard, mais l’utilisateur pourra également recharger jusqu’à 80% des capacités en 30 minutes. Commercialisation attendue dès 2010 à un prix que Nissan annonce au niveau d’une voiture à moteur essence équivalente. Urbavep : pour les professionnels écolos Ici, il ne s’agit plus de véhicules électriques “routiers”, mais de véhicules électriques “industriels” et utilitaires. Car si la voiture électrique pourrait dominer le marché de l’automobile dans le futur, c’est bien chez les professionnels qu’elle a aujourd’hui le mieux trouvé sa place. En France, la société Innovet fabrique, commercialise, entretient et finance des véhicules électriques professionnels (VEP) depuis 1998. L’Urbavep est ainsi le dernier véhicule proposé par la marque. Utilisée par les agents municipaux pour le nettoyage ou le jardinage, l’Urbavep a déjà trouvé preneur dans la ville de Grenoble (40 véhicules). Parfaitement silencieux, il atteint 25 km/h en pointe. Pas de quoi faire un sprint sur le gazon, mais largement assez pour nettoyer la ville. Mitsubishi i MIEV : parfaite… sauf le prix La petite citadine électrique de Mitsubishi aurait pu rivaliser avec la Nissan Leaf, si son tarif ne lui avait pas très rapidement mis du plomb dans l’aile. Avec un prix de vente fixé à 33 000 euros au Japon où elle est commercialisée depuis quelques semaines, la i MIEV a du voir ses ambitions à la baisse. Mitsubishi ne prévoit d’en écouler que 1 400 exclusivement auprès des entreprises et des administrations de l’archipel. Et même si une commercialisation au grand public est attendue en avril 2010, on peine à croire que la petite japonaise trouve preneur à un tel prix. Côté technique, la i MIEV affiche une autonomie d’environ 160 km et se recharge en 7 heures. Elle devrait débarquer en Europe pour servir de base à la iON, la prochaine 100 % électrique de Peugeot. Smart Fortwo ED : la petite citadine se peint en vert Véritable succès commercial, la Smart a profité de sa petite taille et de sa bouille sympa pour remporter le titre de petite reine des villes avec la Mini. Désormais, elle pourra ajouter à son CV un nouvel atout  de poids avec son moteur électrique équipé de batteries lithium-ion. Pas besoin d’un bloc de Ferrari pour cette petite citadine : les 100 km/h en pointe et les 115 kilomètres d’autonomie devraient largement suffire à sa clientèle favorite. La Smart ne devrait d’ailleurs pas souffrir du manque de stations de recharge électrique, ces dernières étant appelées à se multiplier dans les villes. Seul bémol : il faudra attendre 2012 pour sa commercialisation. SimplyCity : L’électrique politique C’est pour répondre à l’appel de Ségolène Royal concernant le développement de véhicules électriques régionaux qu’ Eco & Mobilité a choisi de concevoir la SimplyCity. Cette électrique répond aux critères qu’avaient indiqués l’ex-candidate à la présidentielle lors de son appel : un prix de vente d’environ 5 000 euros, des rejets de CO2 inférieurs à 60 grammes par kilomètre et une production en circuit court régional pour limiter l’impact sur l’environnement. Fabriquée avec des matériaux recyclés ou recyclables (fibres de chanvre, ABS chargé 50% de bois), la SimplyCity ne pèse que 400 kg sans les batteries. Un poid plume qui lui permet de froler les 90 km/h en pointe et d’afficher une autonomie oscillant entre 80 et 150 km suivant le type de batterie. Si sa commercialisation est prévue en 2010, Eco & Mobilité propose déjà une version 2 places batisée Next-ère. Bluecar : la franco-italienne Elle a été présentée définitivement au début du mois par l’industriel français Vincent Bolloré. La Bluecar a été conçue en partenariat avec l’italien Pininfarina, le designer des Ferrari. Mais ne pariez pas sur un quelconque bolide pour cette petite citadine : l’enjeu prioritaire concernait la disparition totale des émissions CO2. Objectif atteint grâce aux batteries LMP (lithium-métal-polymère). L’autonomie est de 250 km et la vitesse de pointe de 130 km/h. Alors que la Bluecar est attendue en premier lieu sur le marché de la location, 6 000 pré-réservations ont déjà été enregistrées. Les loueurs devront s’acquitter de 330 euros par mois, avec un premier engagement minimum de 3 mois. Livraisons attendues entre le printemps et l’été prochain. Pour en savoir plus : Association pour le développement du véhicule électrique et hybride : Avere-France