Buzz de la semaine : séance photo naturiste dans le vignoble bourguignon

Buzz de la semaine : séance photo naturiste dans le vignoble bourguignon

Le 3 octobre, à l’appel de Greenpeace, 700 personnes se sont dénudées intégralement dans un vignoble bourguignon. Des vendanges naturistes ? Non : une œuvre du photographe américain Spencer Tunick et une manière selon l’ONG d’ « incarner la vulnérabilité de l’homme face aux changements climatiques ».

 

Samedi dernier, les habitants de Fuissé (Bourgogne) ont dû se demander quelle mouche avait piqué les nombreux visiteurs débarqués le jour même dans leur commune. Sous un soleil estival, pas moins de 700 personnes se sont en effet distribuées dans le vignoble local et se sont prises par la main pour former dans les vignes une vaste chaîne. Petite précision : les participants à cette étrange cérémonie étaient entièrement nus.

Pour étonnant qu’il soit, l’événement n’avait rien d’un coup de folie ou d’une dérive sectaire. Organisé par Greenpeace et présenté comme une mobilisation citoyenne contre le changement climatique, il visait à donner forme à une « sculpture vivante ». Auteur de l’œuvre : Spencer Tunick.

Pour le photographe américain, la nudité est une obsession. Non pas la nudité des publicités ni de l’industrie porno, mais celle, non génitale, qui suggère combien l’humanité est vulnérable. Or, cette nudité-là est curieusement absente de l’espace public contemporain. Afin de lui donner une place, Spencer Tunick en a fait le leitmotiv de ses installations. Depuis 1994, il a créé pas moins de 75 œuvres temporaires et in situ dont le protocole est invariable : un groupe plus ou moins important de bénévoles se distribuent dans l’espace en rangs plus ou moins serrés ; l’artiste les prend en photo afin de garder une trace de l’événement.

A la fois poétiques et politiques, les œuvres de Spencer Tunick saisissent par le contraste qu’elles créent entre une masse entièrement nue et son environnement. Parce qu’elle montre combien l’homme est vulnérable, chaque photographie est comme la métaphore d’une nature « sur le point de rendre les armes face à la violente domination de l’Homme », selon les mots de l’artiste.

D’où l’intérêt de Greenpeace pour son travail. Ainsi l’installation conçue par Tunick le 3 octobre prend place dans une vaste campagne de communication menée par l’ONG afin de mobiliser le grand public aux enjeux de Copenhague. Objectif : obtenir un accord pour que les pays industrialisés réduisent de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.