Voitures : l’usage sans la propriété

Voitures : l’usage sans la propriété

De l'auto-partage aux véhicules à louer entre particuliers en passant par le partage de taxi entre plusieurs voyageurs, désormais, la voiture en milieu urbain se loue, se partage et s'utilise « à la carte ». L'automobiliste veut l'usage tout en s'épargnant les inconvénients liés à la propriété du véhicule, aux premiers rangs desquels le prix prohibitif. Le coût annuel moyen d'un véhicule personnel s'élèverait en moyenne à 5000 euros. Difficultés de stationnement, mauvaise image en matière d'écologie… d'autres aspects qui favorisent l'apparition d'initiatives qui tentent de répondre aux nouvelles problématiques économiques et écologiques liées à la voiture.

 

Développement de l'auto-partage

Selon l'Ademe, en 2009, la voiture en libre-service était disponible dans 24 villes françaises dont Marseille, Lyon, Strasbourg ou encore Grenoble. Ce service, principalement installé dans des villes de plus de 100 000 habitants, s'étend désormais dans les villes moyennes. Depuis les années 1990, l'auto-partage se développe fortement en Europe, notamment en Suisse, en Allemagne ainsi qu'en Amérique du Nord. À Paris, un projet d’autopartage mis en place par la mairie doit voir le jour à l'automne 2011. Selon une enquête de l'Ifop pour Le Journal du Dimanche publié en septembre 2009, 61% des 598 Parisiens interrogés se déclarent intéressés par l'Autolib'. Un succès qui s'explique notamment par le fait que ce dispositif s'inscrit dans une offre de déplacements multimodale en mettant à disposition l'usage d'une voiture, seulement pour le temps nécessaire. Ne pas disposer de véhicules de façon permanente permet d'encourager les modes transports doux (vélo, bus, ect.) et ainsi limiter les émissions de gaz à effet de serre. Toujours selon l'Ademe, une voiture partagée remplace entre 4 et 8 voitures privées. Une étude OSEA / ANVAR estime le gain annuel à 1,2 tonne de CO2 par usager, soit à peu près 60 % de ce que l'on rejette par an en se déplaçant.

Des stations d'auto partage se font progressivement une place dans la sphère privée notamment dans des projets d'aménagements pionniers en matière d' « d'écoquartier » comme dans le projet de la ZAC Rungis, à Paris prévu à l'horizon 2014. 8 véhicules en auto-partage seront installés dans un premier temps et la capacité d’accueil pourra aller jusqu’à 20 véhicules. Ces alternatives mettent en avant de nouvelles habitudes de consommation qui détrônent les sacro-saintes valeurs de propriété. L'idée de « partage » se répand même dans d'autres usages tels que le transport en taxi. Sites Internet mais aussi applications pour smartphones permettent de mettre en relation des voyageurs souhaitant partager leur voyage pour en réduire le coût mais aussi faire de nouvelles connaissances.

 

« Car-sharing » entre particuliers

En marge du co-voiturage, le marché de la location de voitures entre particuliers arrive en France après avoir déjà fait ses preuves aux Etas-Unis. Zilok, Voiturelib ou encore Deways : ce sites cherchent à proposer des réponses aux nouveaux besoins et usages en matière d'utilisation de véhicules. Installés sur le Campus de l’Essec depuis septembre 2010, les trois associés de Deways aspirent à «créer une vraie communauté qui partagent des valeurs de convivialité », explique Noël Paganelli, l'un des associés. Le principe? D'un côté, des propriétaires partagent leur véhicule avec la communauté en échange d'une compensation financière, de l'autre des conducteurs disposent d'un ensemble de véhicules adaptés à leurs besoins et n’en payent que l'usage. Premier bénéfice mis en avant pour rassurer les quelques frileux qui auraient peur de laisser leur voiture : l'apport financier. En moyenne, le loueur peut engendrer 250€/mois avec un record atteint de 420€/mois depuis la mise en place du système. Selon les fondateurs du projet, les jeunes montrent moins d'hésitations que leurs aînés. « Pour démarrer, on vise une communauté d'étudiants, plus disposés à adopter de nouveaux comportements. C'est la génération « bons plans sur internet », et rodée aux échanges sur les réseaux sociaux », estime Noël Paganelli. «  C'est aussi une approche responsable d’utilisation de sa voiture car avec ce type de système, on n'augmente pas le parc automobile ». D'autres campus devraient voir arriver prochainement ce type de services, qui devraient se développer plus généralement en France.