Xynthia : comment faire face ensemble aux risques climatiques ?

Xynthia : comment faire face ensemble aux risques climatiques ?

Il y a tout juste un an, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia ravageait le littoral atlantique, faisant 47 morts. Très rapidement après la catastrophe, la presse et l’opinion publique ont désigné les coupables : les élus, dont les règles d’urbanisme avaient permis de lotir des terrains inondables, situés en dessous du niveau de la mer. Plusieurs plaintes ont ainsi été déposées par les sinistrés et leurs familles, soit pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » et « homicide involontaire », soit pour « prise illégale d’intérêt ».

Il ne nous appartient évidemment pas d’établir quelles sont les responsabilités des uns et des autres dans ce drame. Nous constatons simplement que Xynthia inaugure une année record en matière de catastrophes naturelles, une année qui a vu notamment la Russie flamber et l’Australie ou le Pakistan prendre l’eau… S’il est difficile d’affirmer avec certitude que ces événements sont liés au changement climatique, leur fréquence et leur intensité donnent en tous cas un avant-goût de ce que pourrait être notre monde d’ici quelques années : un monde voué aux caprices du climat, et sommé d’y faire face.

En ce domaine, les décisions prises dans le sillage de Xynthia laissent à penser. Dans la gestion des sinistrés, c’est l’urgence et le cas par cas qui ont prévalu – témoin l’établissement d’une « zone noire » à démolir, et dont les contours semblent pour le moins arbitraires. Côté assurances, l’indemnisation des sinistrés, si elle a été globalement traitée (à 80%, dit-on), elle a d’abord concerné les propriétaires, au détriment des locataires pourtant plus précaires. Sans parler des hausses tarifaires pratiquées par les assureurs pour faire face à l’augmentation du nombre de catastrophes : une hausse de l’ordre de 3,5 à 8% en 2011 pour l’habitation… En somme, ce sont d’ores et déjà les populations les plus fragiles qui payent le plus lourd tribut aux caprices de la météo.

D’où ces simples questions : si le changement climatique devait favoriser la multiplication des épisodes extrêmes, ne faudrait-il pas définir un nouveau pacte social ? Doit-on laisser aux seules assurances le soin d’indemniser les victimes ? La situation n’impose-t-elle pas plutôt d’imaginer de nouveaux mécanismes de solidarité pour faire face à des catastrophes vouées à devenir plus fréquentes et plus dangereuses ? Ne faut-il pas créer un nouveau statut de sinistré climatique ?

C’est en répondant à ces questions que nous relèverons les nouveaux défis climatiques sans mettre en péril notre modèle sociétal…