Mot pour mot : permaculture

Mot pour mot : permaculture

La rubrique « Mot pour Mot » revient avec un nouveau terme à disséquer, de son origine étymologique à ses applications. Aujourd’hui, midi:onze s’intéresse à la permaculture.

 

La nature dans son fonctionnement et son organisation est la source d’inspiration principale de la permaculture. Apparu dans les années 1970, le principe de ce mouvement dont le champ d’étude initial est l’agriculture est de valoriser l’efficacité et la productivité des écosystèmes naturels dans le but d’en déduire des principes universels. Le résultat attendu par les partisans de ce mouvement ? Développer des lieux de vie écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables…

Bien que les premières occurrences du mot « permaculture » voient le jour au début du XXème siècle, il faut attendre les années 1970 pour que les Australiens Bill Mollison et David Holmgren conceptualisent l’idée de la permaculture. Le terme vient de « permanent culture » en anglais, ce qui signifie « culture de la permanence ». Dés le départ, l’ambition est de créer des systèmes agricoles stables, tout en rejetant les pratiques agro-industrielles. En 1978, ils co-écrivent l’ouvrage « Perma-Culture 1, une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes tailles » qui en détaille les grands principes. Une agriculture stable et pérenne ? Qu’entendent par là les permaculteurs ? Sans labour, sans intrants et préférant l’utilisation de semences locales adaptées au terroir, la permaculture est un système de polyculture aménagé en cercles concentriques qui doit permettre de créer un équilibre naturel où les déchets sont recyclés. Pour eux, les écosytsèmes naturels sont plus productifs que ceux créés par l’homme.

Au-delà des applications dans l’agriculture, le mouvement tente de s’étendre à tous les domaines : économie, transports, habitat…A l’échelle de la ville, c’est le permaculteur Rob Hopkins qui inaugure en 2005 en Irlande cette approche en milieu urbain. On parle alors de ville en transition. La finalité de cette démarche ? Créer une communauté résiliente (capable d’absorber un choc sans s’effondrer après avoir subi une perturbation importante comme une crise écologique par exemple….) Les deux menaces des « transitionneurs » : le pic pétrolier et le dérèglement climatique. Totnes en Grande-Bretagne est la première ville en transition inspirée de la permaculture. Elle voit éclore différentes initiatives avec un ancrage fort autour de la relocalisation de l’agriculture en ville.

Aussi, la nature comme source d’inspiration connait son pendant scientifique à travers le biomimétisme ou la valorisation des systèmes vivants pour établir des procédés techniques ingénieux…en bref reproduire le génie de la nature mais cette fois-ci, de façon artificielle.