« Réinventer la Seine » : Paris s’ouvre sur la mer

« Réinventer la Seine » : Paris s’ouvre sur la mer

Après le succès de l’appel à projets « Réinventer Paris », Paris, Rouen et le Havre ont lancé le 14 mars dernier « Réinventer la Seine », pour favoriser le développement et l’attractivité de la vallée de la Seine. Près de quarante sites sont mis à la disposition pour accueillir des projets et des usages innovants. Objectif : créer la métropole du XXIe siècle, de Paris au Havre.

Inventer de nouvelles façons de vivre autour du fleuve

Déjà en 2009, Antoine Grumbach développait l’idée d’un axe Paris-le Havre autour du projet « Seine métropole » dans le cadre de la consultation sur le Grand-Paris. C’est bien en continuité de ces réflexions que s’inscrit le nouvel appel à projets innovants qui, à l’instar de « Réinventer Paris », verra s’associer des architectes, des urbanistes, des acteurs économiques, des start-up, des artistes, designers et paysagistes. « Paris, Rouen et le Havre avaient une conscience commune de valoriser l’axe Seine. Une première étape a été franchie en 2008 avec la création d’un outil de gestion des ports : Haropa. Les travaux de Grumbach ont également inspiré notre réflexion. Il y a eu une volonté de passer aux actes, on a donc recensé des sites qui présentaient un intérêt significatif en terme d’aménagement », explique la Ville de Paris.

Cet appel à projets portera sur une quarantaine de sites, répartis sur l’ensemble des bords de la Seine et des canaux : des ports, quais, plans d’eau, anciens sites industriels, bâtiments existants, terrains nus et/ou des passerelles. Dans un contexte de forte pression foncière, ces friches représentent un vrai potentiel pour les territoires urbains. L’objectif : leur donner une seconde vie en leur attribuant de nouveaux usages (hébergements, activités culturelles ou commerciales, loisirs, espaces dédiés au développement durable, à l’agriculture urbaine) et les transformer en lieux de vie ou de passage.

Pour convaincre, les projets devront tenir compte de plusieurs critères, au premier rang desquels le lien avec le fleuve et l’innovation. Pour le reste, une attention particulière sera portée aux nouvelles techniques constructives, au caractère multidimensionnel des projets, à la performance sociale et environnementale ou encore à l’ouverture au public. Sur ce point aussi, à l’image de ce qui s’est fait pour « Réinventer Paris », la programmation se veut très libre avec parfois quelques fléchages sur le type d’activités attendues.

 « Réinventer la Seine », un accélérateur à la construction d’un grand Paris jusqu’à la mer

Paris est la seule grande métropole mondiale à ne pas être adossée à un port sur la mer. «  Il y a là un enjeu de compétitivité entre « ville-monde » et d’attractivité très fort. Londres travaille sur l’idée d’un grand Londres ce qui offre des perspectives très intéressantes. La dynamique actuelle sur l’innovation à l’échelle de Paris peut aujourd’hui être étendue jusqu’au Havre en créant et en réinventant de nouveaux usages autour du fleuve, tout en participant à la limitation de la circulation routière. Le transport maritime doit avoir une place essentielle dans la mobilité de demain », estime la Ville de Paris.

Des modifications sur les modalités ont été apportées à la suite du retour d’expériences des candidats de « Réinventer Paris » : la première concerne la sélection qui devra se faire plus en amont des projets et avec des rendus plus allégés. La seconde oblige désormais les équipes à fournir une annexe qui précisera le mode de rémunération de l’ensemble des parties prenantes. « Un garde-fou » pour la Mairie de Paris après les critiques sur l’appel à projet parisien. « Sur les 75 finalistes, toutes les équipes ont été rémunérées, sauf celles en autopromotion, et le concours reste la norme en matière d’aménagement territorial », a rappelé la Ville de Paris.

Les sites seront mis à disposition en deux vagues successives, de mai 2016 à fin 2017, puis d’octobre 2016 à fin 2017. L’année prochaine, la saison II de «Réinventer Paris » sera lancée sur le même principe, avec parmi les types de terrains mis à disposition des sites en sous-sol pour des usages de logistique urbaine voire agricoles…