Péage urbain : Borloo fait marche arrière

Péage urbain : Borloo fait marche arrière

Après le cafouillage du bonus-malus, Borloo recule une fois de plus. Suite à un rapport du centre d’analyse stratégique, il renonce jusqu’à nouvel ordre au projet de péage urbain qu’il devait défendre fin octobre en conseil des ministres.

Motif invoqué : la complexité juridique du dossier (pour l’instant, le droit français interdit tout péage hors financement des axes ou ouvrages routiers).

L’occasion de faire le point sur une mesure controversée.

Une mesure efficace ?

Mis en œuvre à Singapour, Rome, Oslo, Londres ou Milan, le péage urbain veut à la fois réduire la congestion automobile et la pollution. C’est pourquoi les ressources collectées sont investies dans les transports collectifs, et les véhicules non-polluants se voient exemptés de tout paiement (une façon d’accélérer le renouvellement du parc de voitures).

Controversé parce qu’il pénalise les usagers les plus pauvres, le péage urbain a un effet positif sur le trafic routier. Ainsi à Londres, il a entraîné une diminution de 10% à 30% de la circulation dans la zone centrale et une réduction de 16% des émissions de GES.

Une mesure impopulaire ?

67% des Français utilisant quotidiennement leur voiture se déclarent hostiles au péage urbain. Pour conquérir de plus larges suffrages, il lui faudrait être perçu comme « socialement équitable », et donc modulé en fonction des revenus des automobilistes et de leurs conditions particulières de mobilité.

Une nouvelle taxe ?

Et si le péage urbain consistait purement et simplement à ressusciter l’octroi ? Or, cet impôt levé sur les marchandises n’est pas seulement impopulaire : il est inefficace. En effet, il appauvrit la collectivité dans la mesure où la perte des usagers est supérieure à l’avantage obtenu grâce à la ressource collectée.

Pour ne pas être perçu comme une énième taxe et pour ne pas nuire à l’attractivité des centres urbains, le péage urbain doit faire apparaître clairement quels avantages il donne en termes de congestion et de respect de l’environnement. Une mission pas forcément impossible : en 2007, les habitants de Stockholm ont voté le maintien du péage par référendum après avoir constaté ses effets positifs pendant la phase d’expérimentation…