Révolution verte dans l’agriculture : la ferme verticale
Les associations écologistes ne cessent de le répéter : notre niveau de consommation excède très largement les capacités de production de la planète. Lespace manque au sol pour assurer notre approvisionnement en denrées alimentaires et en carburants ? Dès lors, pourquoi ne pas produire en hauteur ?
Lidée vient dAmérique, et commence à faire des émules. Dickson Despommier, professeur en sciences environnementales et microbiologie à la Columbia university de New York, propose en effet dériger des tours entièrement dédiées à la production agricole. Son argument ? En 2050, 80 % de la population vivra en ville. Or, les conséquences de cette urbanisation sans précédent sont dramatiques sur le plan écologique : elle entraîne non seulement laccroissement des distances entre habitat et centres de production, mais aussi la pénurie de terres agricoles.
Face au coût environnemental des transports et de l’explosion démographique, consommer des produits locaux paraît LA solution. Dautant plus que grâce aux recherches menées par la NASA, lhydroponie permet aujourdhui dobtenir de bons rendements hors-sol. Selon Despommier, un immeuble de 30 étages en centre-ville dun coût total de 20 millions de dollars pourrait ainsi nourrir 50 000 personnes. On pourrait même y élever des poules et des porcs. Le tout sans pesticides, grâce à une sélection génétique rigoureuse et à loptimisation des sources dénergies naturelles disponibles sur place (vent, soleil et déchets organiques). Les plantes assureraient en outre une fonction de filtration des eaux, et se substitueraient en partie aux stations dépuration. En somme, il sagirait rien moins que de recréer un écosystème dans une tour en plein centre-ville.
Il faut le reconnaître : la solution imaginée par Despommier est séduisante. Dailleurs, les villes de Shanghai, Abu Dhabi, Las Vegas, Seattle ou New York envisagent sérieusement de se laisser tenter. Selon le New York Time, une ferme verticale pourrait bientôt voir le jour à Manhattan, et lagence darchitecture retenue pour mener à bien le projet serait française.
En effet, SOA planche depuis des années sur un projet de « tour vivante » en collaboration étroite avec Despommier. Selon Pierre Sartoux et Augustin Rosenstiehl, inventeurs du concept, « la séparation entre ville et campagne, urbanisme et espaces naturels, lieux de vie, de consommation et espaces de production alimentaire est de plus en plus problématique pour un aménagement durable du territoire. » Doù leur idée de concevoir une tour à énergie positive fondée sur léolien et le solaire, au sein de laquelle on produirait fraises, tomates, et toute autre denrée alimentaire répondant à un besoin local.
Décidément, cest fou comme les solutions de demain ressemblent aux problèmes actuels
Sources :
– Le site de Dickson Despommier (présentation en français du concept de ferme verticale)
– interview filmée du chercheur.