Tourisme : quelles conséquences sur l’environnement ?
Cette année encore, le nombre de touristes à travers le monde devrait battre des records. Mais si cette activité ouvre de nouveaux espaces de liberté et de rencontres et quelle contribue au développement de plusieurs pays, elle nest pas sans risque pour la planète. À lheure où les notions de tourisme écolo ou solidaire se développent, quel est limpact réel du premier secteur économique mondial sur lenvironnement ?
Lannée prochaine, on aura passé le milliard ! Le milliard de touristes dans le monde sur un an, selon les prévisions de lOrganisation Mondial du Tourisme (OMT). En 2007, lOMT avait déjà recensé 903 millions de touristes, soit une croissance de 6,2 % par rapport à lannée précédente. Avec 685 milliards de dollars par an, ce secteur représente 12 % du PIB mondial. Pourtant, il nest responsable que de 5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Loin donc des 27 % du transport ou des 25 % du secteur de la construction. Pourquoi dès lors sintéresser à ce secteur ? Car lon ne passe pas de 25 millions de touristes dans le monde en 1950 à un milliard 60 ans plus tard sans conséquence sur lenvironnement. Et cest justement cette augmentation constante du nombre de touristes depuis près de 60 ans qui apparaît préoccupante pour lavenir. Chiffre symbolique, le tourisme représente 60 % du trafic aérien international. En matière de pollution, un trajet Paris / New York émet la même quantité de CO2 que celle produite par un habitant en six mois, soit 2436 kg de CO2. Or, on sait que pour stabiliser la concentration en CO2 dans l'atmosphère, chaque habitant devrait se limiter à 500 kg de CO2 émis par an. On est donc loin du compte. Hormis les impacts environnementaux liés aux déplacements touristiques, le tourisme est aussi préoccupant quand à son impact lors du séjour. On pense notamment à lutilisation déquipements de tourisme et de loisir (ports de plaisance, remontées mécaniques ) et à la construction dhébergements touristiques (résidences secondaires, hôtels, campings ). Enfin, la forte densité de population sur les lieux de vacances génère des pressions sur la ressource en eau et les milieux naturels.
Rando à vélo = tourisme écolo !
En 2004 lIFEN (Linstitut français de l'environnement) a publié une étude comparative des émissions de carbone émises par plusieurs types de vacances. Les données ont été obtenues en calculant les kilogrammes équivalant carbone dune famille composée de quatre personnes sur une durée de quinze jours. Au rang des vacances les plus "écolos", la randonnée à vélo (qui comprend laller-retour en train pour se rendre sur le lieu de vacances) remporte la palme avec 46 kg de CO2 émis pour toute la famille. Dans le même genre, le camping et le long séjour dans une maison ancienne ne sont pas loin avec respectivement 76 et 89 kg de CO2 émis sur les deux semaines. On passe la barre des 100 kg avec les vacances dété en location (124) ou en caravane (126). Des chiffres qui restent plutôt raisonnables comparé aux vacances d'été en résidence secondaire (264) et aux quinze jours de sports dhiver (320), pour lesquels le chauffage fait grimper le bilan. Et comme cité précédemment, on atteint les sommets pour tout déplacement en avion. Ils vous en "coûtera" ainsi pas moins de 1008 kg de CO2 pour quinze jours de vacances au Maroc. Cette année, les professionnels du tourisme ont annoncé que la crise obligerait davantage les français à visiter la France. Un mal pour un bien en quelque sorte