Buzz de la semaine : quand les Yes Men disent non au changement climatique
La semaine dernière, les Yes Men, ce duo dactivistes passé maître dans lart du détournement, décidait de préparer à sa manière le sommet de Copenhague. Résultat : une déferlante de « hoax » (canulars) sur la ville de New York…
Le 12 novembre 2008, soit quelques jours après la victoire dObama, un groupe dactivistes distribuait aux habitants de la grosse pomme un faux New York Times. Y était annoncé un chapelet de bonnes nouvelles, dont certaines, comme le retrait des troupes en Irak, avaient des accents prémonitoires. Derrière ce canular médiatique, deux trublions du nouveau militantisme : les Yes Men. Deux types tellement drôles et déjantés quon hésite à rappeler leurs faits darmes, tant ils sont désormais célèbres. Les magasins de jouets inondés de Barbie dont le disque vocal avait été troqué contre celui de GI Joes, cétait eux. Le faux représentant de Dow Chemical annonçant sur CNN que lentreprise assumerait enfin sa responsabilité dans la catastrophe de Bhopal (Inde) et indemniserait les victimes, cétait encore eux. Bref, partout où le néolibéralisme le plus débridé impose sa loi, se tiennent les Yes men, prêts à toutes les bouffonneries, pour peu quelles révèlent le cynisme des puissants. Comme le stipule l’un de leurs slogans, « parfois, il faut mentir pour révéler la vérité. »
Or, voici que les deux activistes sattaquent au changement climatique. A loccasion du sommet du G20 à Pittsburg la semaine dernière, ils ont multiplié les actions pour alerter lopinion sur la nécessité dagir. Première salve lundi dernier : près dun an après le canular du New York Times, les Yes Men détournaient à nouveau la presse écrite en parodiant le New York Post. Sous le titre « Were screwed » (« On est baisés »), le faux tabloïd relayait une étude bien réelle, mais occultée, sur les conséquences du changement climatique. Y suivaient dautres mise en garde, dont un article sur « Flopenhague », et même Snoopy périssait englouti par les eaux, victime des dérèglements du climat
Le lendemain, alors que les grandes puissances se réunissaient au siège de lONU, les Yes Men faisaient un nouveau coup d’éclat. Réunis sur la plage de lEast River, 21 activistes se jetaient à leau et menaçaient de prendre dassaut les Nations-Unis. Une menace franchement cocasse, quand on voit la façon dont étaient attifés les trublions : chacun dentre eux avait enfilé pour loccasion une « Survivaball », grotesque combinaison censée résister à toutes les catastrophes et illustration parodique des dérives du green business.
Sous ses allures d’activisme potache, ce prélude à une campagne de désobéissance civile nommée « Balls across America »est aussi un habile coup de pub. En effet, le film des Yes Men, diffusé en avant-première sur Arte mi-septembre, sort le 7 octobre sur les écrans américains
La bande annonce de The Yes Men fix the world, le film des Yes Men :