LAVille : une utopie en réponse à l’explosion urbaine
Dans le cadre de l’association les Grands projets du 21e siècle (AGP21), Damien Giolito présentait le 23 février dernier à Paris le concept LAVille. Soit un modèle urbain pouvant s’appliquer jusqu’aux villes de 3 millions d’habitants, résilient, durable, inclusif et adaptable dans le monde entier. Midionze y était.
Damien Giolito est ingénieur génie civil de formation. Il a travaillé pendant 15 ans sur des constructions diverses avant de passer son brevet de pilote et se lancer dans la cartographie aérienne. C’est sûrement cette vue macro du développement du territoire et notamment des villes qui lui a inspiré son concept de ville durable, qu’il a nommé LAVille.
Sa réflexion part d’un constat sans concession quant aux impasses de notre développement actuel. « La population urbaine est de 4 milliards aujourd’hui et compte déjà près de 1 milliard de personnes habitant dans des logements précaires. 2,5 milliards de nouveaux citadins sont attendus dans les villes d’ici 2045, écrit-il sur son blog. Il sera donc nécessaire de créer des infrastructures (villes, logements, industries, bureaux, commerces, hôpitaux, écoles) pour sensiblement 3 milliards de personnes dans le monde d’ici la moitié du siècle. » Or, les villes se développent aujourd’hui de façon concentrique, comme des « grumeaux » qui finissent par s’agglomérer et détruisent au passage la nature et les ressources en terres arables qui pourraient les nourrir.
Un cahier des charges exigeant
L’ingénieur a donc imaginé un développement urbain durable et résilient à partir d’un cahier des charges très exigeant : pas de pétrole, pas de voitures, pas de déchets, pas de pollution, neutralité carbone, un accès à la nature à moins de 2kms et un autre aux transports à moins de 1 km, une auto-suffisance alimentaire – le tout sans anticiper aucune rupture technologique !
Alors finis les grumeaux qui collent, vive l’architecture multicellulaire. Damien Giolito propose d’aménager une ceinture urbaine de 2km de large entourée de quatre voix de trains (deux sens et deux vitesses : express et omnibus). Des constructions de 4 étages maximum agrègent différentes fonctions (industrie, logements, commerces, services, …) et accueillent 3millions de personnes avec une densité de 6 000ha/m2. Différentes bandes intérieures concentriques sont destinées aux loisirs, aux jardins familiaux, aux services de recyclage, à la production d’énergies renouvelables (panneaux solaires, méthanisation, éoliennes, ..) et au stockage de l’eau. Le cœur de cette cellule de 80 km de diamètre est réservée à de la permaculture et LAVille est entourée de « vraie nature » sanctuarisée.
Le concept qui n’est pas sans rappeler celui des cités-jardins de Ebenezer Howard est séduisant sur le papier mais cette cité durable ne restera t elle qu’un « paradis de l’ingénieur » ?
Jean-Jacques Fasquel
Site : http://laville.global/
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?time_continue=143&v=9nfSbas3fGM