L’explosion démographique s’expose à La Villette

L’explosion démographique s’expose à La Villette

Exposition présentée par la Cité des sciences et de l’industrie, "La Terre et nous" pose une des problématique majeures du futur : Comment concilier croissance démographique et développement économique ?

La Cité des sciences et de l’industrie en aurait-elle fait une habitude ? Après ses expos "Climax" et "Changer d’ère", un nouveau thème lié au développement durable et à la préservation de la planète Terre y est développé. Cette fois-ci, l’exposition est focalisée sur les réserves de la planète, et leur adéquation avec l’explosion démographique. Fidèle à son caractère de vulgarisation des sujets, la Cité des sciences et de l’industrie se projette ici dans le futur en envisageant les différents scénarios possibles.

20 % d’énergie renouvelable Partant du constat que 2007 était la première année où plus de la moitié de la population mondiale vivait dans des villes et que cette proportion devrait atteindre 75 % en 2050, l’exposition interroge le visiteur sur le futur équilibre de l’écosystème planétaire. Après un premier passage dans un couloir rappelant les fondamentaux du développement durable (notion formalisée en 1987 par le Premier Ministre de Norvège Gro Harlem Brundtland dans son rapport "Notre avenir à tous"), le visiteur est invité à prendre place dans une passerelle mobile située à huit mètres au-dessus du sol. Cet observatoire permet d’appréhender l’état de la planète par certaines données essentielles : la Terre devra nourrir 6,5 milliards d’humains en 2009 et 9 milliards en 2050 ; alors qu’en 1950 seules 83 cités comptaient plus d’1 million d’habitants, elles sont actuellement 435 ; seulement 20 % de l’énergie consommée est renouvelable ; un Occidental consomme 32 fois plus d’énergie qu’un Chinois. Descente de l’observatoire et retour sur terre ou le niveau suivant offre une vision plus rapprochée des ressources et de l’urbanisation. Le mur des ressources fait la part belle aux géosciences (étude des sols et des sous-sols de la planète). Plusieurs outils utilisés par les géologues et les géophysiciens sont présentés : images satellites, microscope de minéralogiste, maquettes sismiques marines élaborées grâce à un bateau d’étude des sols (voir photo). En conclusion du mur des ressources, une installation représente sur neuf globes terrestres tournant sur eux-mêmes, les pays exploitant les ressources minières : cuivre, charbon, manganèse, aluminium (voir photo)… L’eau virtuelle Dernier parcours de l’expo, "la ville en croissance" présente les plus récentes avancées en matière d’environnement durable. C’est notamment le cas du concept économique de "l’eau virtuelle", qui correspond au volume d’eau nécessaire à la fabrication d’une denrée alimentaire ou une marchandise (à ne pas confondre avec sa teneur en eau) et qui devrait être pris davantage en considération dans le futur. On apprend ainsi qu’un simple T-shirt en coton nécessite 4100 litres d’eau pour être produit, ou qu’un kilo de café torréfié en a consommé 20686 litres. Les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, biomasse) et les énergies de récupération (incinération des déchets ménagers, process industriels, grisou, pile à combustible) sont également abordées. Enfin, l’expo se termine sur l’exemple des écoquartiers via une maquette interactive (voir photo) ou les thématiques liées à ce type d'habitat sont abordées : gestion de la croissance urbaine, organisation des déplacements, localisation de l’écoquartier, réflexion sur l’habitat (écoaménagement, éco-construction, éco-rénovation) et organisation de la gouvernance. Vincent Girard