Eco-mobilité : le rail va bon train
Né avec la révolution industrielle, le rail est pourtant loin dêtre en bout de course. A lheure où le protocole de Kyoto nous somme de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), il fait au contraire figure de solution. Petit tour dhorizon des mesures mises en oeuvre récemment pour nous faire préférer le train
Le train "grand public"
Cest le mode de transport collectif le moins polluant à lheure actuelle. Son développement est donc une priorité et le Grenelle de lEnvironnement a confirmé cette tendance. Le train est en effet responsable de 0,63 % du CO2 émis par les transports en France. Mieux encore, lénergie dun kg de pétrole permet à un train de parcourir léquivalant de 145 km, contre 43 km en voiture et 25 km en avion. Le rail est donc le mode de transport le moins "énergétivore" aujourdhui. Consciente de cet indéniable avantage environnementale, la SNCF enfonce le clou en développant "Bibi", premier train hybride (électrique et diesel) du réseau ferroviaire français, en test actuellement en Champagne-Ardenne. Même visée écolo avec le Francilien, futur train de lIle-de-France dont la SNCF annonce quil a été entièrement "éco-conçu", du choix des matériaux au recyclage des composants. Pourtant, tout nest pas rose (ou vert) : si le rail német quun faible taux de CO2, la production délectricité nécessaire au bon fonctionnement des trains est encore loin dêtre 100% « propre ».
Le Métro et Tramway
En matière démissions comparées de CO2 au voyageur par kilomètre, Métro et Tramway font encore mieux que le rail "classique" : environ quatre grammes par voyageur et par kilomètre quand TER ou TGV en émettent deux fois plus, et la voiture 186g en moyenne (!). Le Tramway parisien T3, dernier né du transport collectif dans la capitale en est lexemple le plus flagrant. Il a ainsi permis de diminuer denviron 160 000 le nombre de voitures particulières sur les axes quil désert. Et à limage du métro, le tramway est équipé dun système de récupération dénergie au freinage. Alors que le transport ferroviaire représente 39 % de la consommation globale dénergie de la RATP et 12 % de ses émissions de GES, cette dernière devrait particulièrement mettre laccent dans les années à venir sur les bus (responsables de 70 % des émissions de CO2 de lentreprise). Ainsi, après avoir testé pendant cinq ans différentes filières énergétiques, la RATP soriente désormais vers des bus hybrides et dautres fonctionnant au biocarburant (Diester B30).
Le TC (transport combiné) rail-route
Selon un rapport de la SNCF, le transport combiné rail-route représente 85% des TC en France (le reste étant pris par le transport combiné ferroviaire de conteneurs maritimes). Mais la part des flux du transport combiné dans lensemble des flux terrestres de marchandises est de lordre de 3% seulement. Or, les conclusions du Grenelle environnement font pencher clairement vers ce transport alternatif pour les entreprises. Ainsi, les experts du Grenelle ont conclu en 2007 à la nécessité daugmenter de 25 % la part du fret ferroviaire dici 2012. En trois ans, la SNCF a par exemple déjà multiplié par vingt son transport de Fret entre Anvers et la France. Un essor qui devrait même doubler dès lannée prochaine. Dautre part, les nombreux wagons isolés (très coûteux en énergie car étant acheminé un par un pour des petits clients) seront progressivement regroupés en train entier ou par train multiclients. Par exemple en France, lentreprise Chem express regroupe les wagons isolés des industriels de la chimie dans un train par jour sur laxe Sud-Est/Sud-Ouest. Lentreprise Rhodia a ainsi généré 10 fois moins de CO2 et réduit sa consommation de pétrole à léquivalent de 12 jours par la route. Même chose avec les magasins Monoprix parisiens, qui en ayant troqué leurs 10 000 poids lourds contre 20 wagons quotidiens de Fret SNCF et 14 véhicules Geodis roulant au gaz naturel, ont réduit de 280 tonnes leurs émissions de CO2 par an.
Vincent Girard
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