The Age of stupid, histoire de devenir moins bête…

The Age of stupid, histoire de devenir moins bête…

Le 22 septembre, sortait simultanément aux quatre coins du globe The Age of stupid, un documentaire de Franny Armstrong sur le changement climatique. Un électrochoc salutaire, moins de deux mois avant le sommet de Copenhague.

Depuis qu’Al Gore est passé de l’autre côté de la caméra pour alerter les foules sur les dangers du changement climatique, le documentaire écologique est devenu un genre en soi. A priori, rien ne distingue The age of stupid des nombreuses mises en garde en images tournées ces derniers temps, de Une vérité qui dérange à Home. Sauf que : ce docu de 90 minutes de Franny Armstrong tranche aussi bien par son angle d’attaque que par la façon dont il a été produit et tourné. Bref, les raisons de le voir sont nombreuses, et les Ecofaubourgs les ont énumérées pour vous.

Une réalisatrice bien décidée à faire du bruit

A l’âge de 4 ans, Franny Armstrong voulait jouer de la batterie. Vingt ans plus tard, elle découvre dans une coupure de presse que Mc Do attaque en justice un jardinier pour diffamation. L’inégalité du rapport de force convainc la jeune anglaise de troquer sa grosse caisse contre une caméra. Il en sortira un film remarqué : McLibel (1997). Puis Franny Armstrong décide de partir en Inde pour filmer la résistance de certains habitants à l’édification d’un barrage sur le fleuve Narmada. Le résultat s’appelle « Drowned out » (noyés) et a été largement primé.

« The age of Stupid » n’est donc pas un coup d’essai. Fanny Armstrong y creuse sa veine activiste en accampagnant la sortie du film d’une campagne médiatique nommée 10 :10. L’enjeu : inciter le Royaume-Uni à réduire de 10% ses émissions de CO2 d’ici 2010.

Un docufiction SF

Parmi l’offre pléthorique de docus écolos, The Age of stupid a des allures d’ONVI. Et pour cause : le film mêle reportage, animation et fiction. Ainsi, l’acteur Pete Postlethwaite (les Virtuoses, Usual suspects, etc.) y incarne un vieil homme rescapé du chaos, et vivant seul en 2055 au milieu des archives de notre temps. Faisant retour sur cet âge de la stupidité en regardant vivre et travailler 8 hommes et femmes de 2008, le protagoniste s’interroge : pourquoi n’ont-ils rien fait pour éviter le désastre tant qu’il en était encore temps ?

Un film indépendant

Produire un documentaire engagé avec l’argent de sociétés pas toujours respectueuses de l’environnement ? Pas question pour Franny Armstrong. S’étant toujours tenue à l’écart des circuits traditionnels de production et de diffusion, la réalisatrice a financé The age of stupid grâce à la générosité du public. Depuis 2004, elle a ainsi levé auprès de 600 donateurs individuels ou groupes l’équivalent de près d’un million d’euros. De quoi assurer une totale liberté de ton à son film…

La bande-annonce du film :