Le sommet de Copenhague en question

Le sommet de Copenhague en question

Du 7 au 18 décembre prochain, se déroulera à Copenhague une conférence sur le climat rassemblant plus de 200 pays. L’enjeu : élaborer un accord global pour faire suite au protocole de Kyoto, et définir des objectifs précis de réduction de GES (gaz à effet de serre) pour la période 2013-2017. A l’occasion du Blog action day, qui vise à mobiliser les internautes sur les risques liés au changement climatique, les Ecofaubourgs font le point sur ce sommet crucial.

Qui organise COP15?

Le sommet de Copenhague est organisé par l’ONU, dans le cadre de la CCNUCC (convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques). Elaborée en 1990 et signée par 154 pays lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, celle-ci a pour objectif d’assurer la stabilisation des émissions de GES. Copenhague sera la 15e réunion des Parties (pays signataires de la CCNUCC), d’où le nom donné à la conférence : COP15 (Conference of parties n°15).

Qui y participe ?

Les 200 pays participants sont regroupés en 5 groupes stratégiques :

  • Le G77 : il réunit 130 pays, dont la plupart sont en voie de développement.
  • L’Alliance des petits états insulaires (AOSIS en anglais) : ce sont 43 îles et pays à faible élévation côtière, donc des zones menacées par l’élévation du niveau des océans.
  • Les PMA (pays les moins avancés) : on y trouve 49 pays.
  • L’Union européenne et ses 27 états membres
  • Le « groupe parapluie » : cette coalition de pays industrialisés formée après l’adoption du Protocole de Kyoto comprend l’Australie, le Japon, le Canada, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis
  • Le Groupe de l’intégrité environnementale (GIE) : cette coalition comprend le Mexique, la Suisse et la Corée du Sud.

 

Par ailleurs, les ONG comptent sur une large mobilisation citoyenne en marge du sommet. Leur objectif : mettre une pression sans précédent sur les parties pour aboutir à un accord ambitieux, comme le montre la vidéo ci-dessous.

Quels sont les objectifs du sommet ?

L’enjeu du sommet de Copenhague est simple en apparence : limiter le réchauffement climatique à 2°C en fin de siècle par rapport à la période 1980-1999. Or, pour atteindre cet objectif, le GIEC (groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) préconise de réduire de 25% à 40% les émissions de GES des pays développés d’ici 2020. Un objectif beaucoup plus ambitieux donc, que celui fixé en 1997 à Kyoto, où a été décidée une réduction des émissions de GES d’au moins 5,2 % entre 2005 et 2012.

Autre défi : fonder un nouveau mécanisme de collecte mondiale pour assurer la collaboration des pays industrialisés et de pays en développement (PDE). De même, il s’agit d’assurer le transfert des technologies des premiers vers les seconds.

Enfin, la lutte contre la déforestation, qui aggrave le changement climatique, s’annonce comme l’un des points forts du sommet.

 

A quelles conditions COP15 sera-t-il un succès ?

Le succès de Copenhague dépend d’abord de la capacité des grandes puissances à trouver un accord. Or, si l’Europe plaide en faveur d’objectifs ambitieux, les Etats-Unis, qui avaient refusé de ratifier le protocole de Kyoto, suscitent plus d’inquiétude que d’espoir : non seulement la lutte contre le changement climatique s’y résume à la volonté de mettre en œuvre un marché des émissions, le « Cap and Trade », mais ce dernier se heurte à l’hostilité des républicains et d’une majorité des entreprises américaines, qui y voient une « taxe nationale sur l’énergie ».

Ensuite, selon une étude du Centre d’analyses stratégique parue en septembre, l’issue de Copenhague est étroitement liée à la question des rapports Nord-Sud. Pour les participants, l’un des enjeux majeurs du sommet sera de trouver une juste répartition des efforts entre responsables « historiques » du changement climatique et pays émergents. Or, si les pays industrialisés veulent obtenir davantage d’efforts de PED comme l’Inde et la Chine (celle-ci est le 1er émetteur mondial de GES depuis 2007), ces derniers défendent mordicus leur statut dérogatoire, qui les exonère pour l’instant d’objectifs contraignants.

Pour en savoir plus :

Le site officiel de la conférence : http://fr.cop15.dk/