Toussaint : l’écologie, une question de vie… et de mort

Toussaint : l’écologie, une question de vie… et de mort

Chaque 1er novembre, les vivants honorent ceux qui ne le sont plus à grands renforts de citrouilles et de chrysanthèmes. L’occasion de se pencher sur cette question incontournable, bien que peu traitée : peut-on être écolo après la mort ?


Après une vie passée à rejeter dans la nature toutes sortes de déchets, on croyait être quitte en passant l’arme à gauche. Nenni : entre les produits d’embaumement (dont le formaldéhyde), le vernis du cercueil et le mercure dégagé lors de la crémation, les rites funéraires aussi polluent.

Or, dans une période où la tendance green s’étend à tous les domaines de la vie, la mort n’échappe pas à la volonté générale de protéger la nature. Au contraire : dès qu’il s’agit de retourner à la poussière, les Français semblent particulièrement attentifs à fournir un compost de qualité. Ainsi, selon une étude du Credoc qui vient d’être publiée, l’environnement est devenu un critère déterminant dans le choix des produits et services funéraires. Mieux : la prise en compte de la nature devance en ce domaine le prix et la qualité. Petit tour d’horizon des solutions à mettre en œuvre pour un dernier voyage écolo…

 

De l’inhumation à la promession

En matière de traitement des corps, le choix semblait jusqu’alors se résumer à cette alternative : inhumation ou crémation. Or, ni l’une ni l’autre de ces méthodes ne vous garantit de funérailles vertes. Ainsi, la crémation, qui concerne 29% des obsèques (contre 1% en 1979), est particulièrement préjudiciable à l’environnement, en raison des émissions de mercure provoquées par les amalgames dentaires.

D’où le succès croissant de la promession. Inventée en Suède à la fin du vingtième siècle, cette technique de réduction des corps en poussière à grands renforts d’azote liquide offre une option séduisante à ceux qui veulent des funérailles vertes. Seul hic : son prix prohibitif.

 

Un cercueil biodégradable

Si malgré tout vous optez pour l’inhumation, le moins que vous puissiez faire est de choisir un cercueil biodégradable. Ceux que propose la société Hainsworth en offrent de bons exemples : fabriqués dans le Yorkshire, ils sont entièrement constitués de pure laine vierge supportée par une ossature robuste de carton recyclé. A ceux qui préfèreraient la crémation, la société propose même une variante : l’urne à cendres en laine…

 

Un funérarium bioclimatique

Pour ce qui est de l’accueil des proches, on observe là aussi un tournant. Exemple à Rennes, où vient d’être inauguré un funérarium bioclimatique. Imaginé par le collectif d’architectes parisien Plan01, le bâtiment est en forme de disque, histoire de lutter, grâce à « la fluidité des parcours et des circulations », « contre le sentiment si étouffant d’inexorabilité ». Surtout, le funérarium est le fuit d’une démarche environnementale globale. Utilisation du bois, éclairage naturel, récupération des eaux de pluie, pompe à chaleur, toiture végétalisée… : tout a été mis en œuvre pour limiter au maximum l’impact du rite funéraire sur l’environnement.