Mot pour mot : Consommation collaborative

Mot pour mot : Consommation collaborative

Troc, covoiturage, coworking, crowfoundidng (co-financement), peer to peer… Tous ces termes ont en commun d’appartenir à un concept en vogue : la consommation collaborative. Décryptage de cette expression propre au XXIème siècle et employée pour la première fois par Ray Algar dans la revue Leisure Report d’avril 2007.

S’inscrivant dans le cadre général de l’économie de fonctionnalité (voir notre article), le principe de la consommation collaborative privilégie l’usage d’un bien ou d’un service sur sa propriété. Cette idée met au cœur de la démarche non plus un consommateur mais un «consomm’acteur » voire un « simple » usager. Désormais, tout ou presque se partage ou se loue : des sacs de luxe, des espaces de travail, des livres, des jouets d’enfants, son canapé et même un repas fait maison… En s’appuyant sur Internet et les réseaux sociaux, cette nouvelle façon de consommer amène à échanger avec des inconnus et plus seulement ses proches. Et cela « révolutionne » non pas ce que les citoyens consomment mais la manière dont ils le font. Pour Jeremy Rifkin, Internet est l’un des piliers de ce qu’il nomme la « Troisième Révolution Industrielle » soit une économie post-carbone, distribuée et… collaborative. Un concept qu’il a théorisé dans un livre éponyme : « La nature distribuée et coopérative du nouveau paradigme économique impose un réexamen fondamental de la haute considération dont jouissaient à l’époque précédente les rapports de propriété privée sur les marchés. »

Mais à peine un nouveau « mouvement » se met-il en place, qu’il est déjà décrié. Ainsi, certains s’interrogent sur la véritable valeur sociale de cette approche : louer un bien est-il vraiment du partage, est-ce réellement altruiste et «révolutionnaire » ? Dans un article publié sur Mediapart datant de septembre 2011, Vincent Truffy estime que […] «vendre un service (l’usage d’un bien) plutôt qu’un objet (la possession d’un bien), c’est plus encore que dans l’économie marchande faire commerce de la mise en relation entre fournisseurs et consommateurs. »

Déborah Antoinat

Pour en savoir plus : lire l’interview d’Anne-Sophie Novel, auteure de « la Corévolution, vers une société collaborative ».