Mot pour Mot : MoviLab

Mot pour Mot : MoviLab

Dans la lignée des fab labs, media labs et hacklabs, a vu le jour récemment Movilab. Soit un laboratoire des modes de vie visant à étudier et mettre en œuvre le développement durable à l’échelle des territoires…

 

Mixant les notions de « libre » et de « durable », le réseau des MoviLab est apparu en réponse à l’appel à projet de recherche du MEDDLT* Movida en juillet 2011. A la faveur des expérimentations réalisées sur différents territoires, ce groupe de recherche se positionne comme « un incubateur de modes de vie durables in vivo » et cherche à répondre à cette question : « quel accompagnement au changement pour des modes de consommation et de vie durable ? »

Dans son texte de présentation, le site de MoviLab précise que : « L’idée est de s’appuyer sur les relais citoyens, le tissu associatif, les maisons populaires, les campus, les espaces numériques, les communautés apprenantes… pour les outiller et les former aux pratiques du libre / collaboratif, de manière à ce que les populations voisines puissent venir apprendre par la pratique à modifier leurs modes de vie, s’approprier les outils, échanger les savoirs, recettes, objets, tester la consommation collaborative, etc. » En bref, le Movilab propose de s’emparer du libre et de ses outils pour répandre les connaissances et les pratiques en matière de modes de vie durables. D’où la référence au laboratoire : comme les Fab labs qui lui servent de modèle et de cadre de référence, Movilab se fonde à la fois sur une recherche collective et expérimentale. Il s’agit de créer des outils appropriables par tous, en prolongement des politiques publiques d’aménagement durable…

Ainsi, MoviLab vise deux objectifs principaux : un théorique et un plus pratique. « MoviLab vise à fournir des résultats de recherche qui permettent d’établir une base robuste sur le plan théorique, compte-tenu du foisonnement et de la fulgurance des changements en cours, et de bâtir un cadre opérationnel permettant de passer de solutions émergentes à une logique de série Open Source adaptable à la diversité des situations », précise-t-on dans le plan détaillé de MoviLab. Pour cela, cette recherche ingénierique s’appuie sur les précurseurs des modes de vie durables et sur des sites pilotes : les régions PACA (Mouans-Sartoux et Sophia), Rhone-Alpes (St-Etienne), Nord Pas de Calais, Bretagne (Brest et Rennes) et Ile de France à travers plusieurs porteurs de projets (André Jaunay, Fondaterra) afin d’établir des ressources documentées pouvant être diffusées par la suite .

Les informations recueillies sont appelées « codes sources » en écho au jargon informatique. Thanh Nghiem, en charge de la coordination du projet explique sur son site que : « En informatique, un code source est une ligne de programme exécutable telle quelle par la machine. Par analogie, le code source du libre et durable est une solution interprétable par un usager, de façon à ce qu’il puisse implémenter la solution à sa guise, dans son contexte […] et précise quelques domaines d’interventions de ces « codes sources » : « potager, réparation d’appareils domestiques, partage de voiture, de logement ou de repas, …, mise en place de monnaie complémentaire, etc. »

Déborah Antoinat

* MEDDLT : Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement