Exposition : Climats artificiels, un regard métaphorique sur les changements climatiques
En écho à la 21e Conférence des Parties à la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique 2015 (COP21), la Fondation EDF dévoile « Climats artificiels ». Un regard poétique sur le climat à travers une trentaine d’installations, sculptures, vidéos, photos d’artistes contemporains de renommée internationale qui questionnent les phénomènes climatiques.
S’approprier et reconstituer des éléments de la nature, recréer artificiellement des paysages ou des phénomènes naturels, proposer un nouvel écosystème, mettre en lumière l’évolution et la transformation d’un environnement… : pour les artistes présentés à la Fondation EDF, le climat est un matériau à travailler, comme le suggère Cloudscapes (2012) du Japonais Tetso Kondo, qui se présente « à valeur d’ouverture et de paradigme pour l’ensemble de l’exposition ». Présentée pour la première fois en France, l’installation invite le visiteur à ressentir physiquement, en rentrant dans une pièce fermée-une structure transparente, la stratification de températures d’air et de saturation d’humidité. En stabilisant l’eau à l’état gazeux l’artiste, qui s’intéresse à l’influence d’un élément sur un autre, nous permet de passer à travers un nuage de 36m2 et 1m d’épaisseur. Une création rendue possible grâce à 4 radiateurs couplés à un thermostat pour maintenir la stratification de l’air à la température optimale. On retient également le travail de Hicham Berrada : Présage (2013) met en scène les mutations de la nature à travers une expérimentation, en versant des produits chimiques dans des aquariums. Résultat : des tableaux vivants se forment, évoluant plusieurs mois sans jamais vraiment se stabiliser. Le collectif Baily, Corby & Mackenzie avec, The Southern Ocean Studies (2009-2011) s’intéresse à la complexité des données et algorithmes scientifiques. Leur installation projette à grande échelle la circulation de l’océan autour de l’Antarctique.
Dans l’espace « L’état du ciel », on découvre dans les photos de Chris Morin-Eitner (Il était une fois demain-Paris Jungle Tour Eiffel, 2010 ; Paris Opéra Garnier Ballet, 2012) montrant un Paris immergé dans une nature exubérante, tropicale et peuplée d’animaux sauvages. Ne pas manquer non plus les aquarelles de l’artiste russe Pavel Pepperstein et leur ambivalence frappante entre leurs douces tonalités et les thèmes qu’elles évoquent – tests nucléaires américains dans l’Océan Pacifique ou marée noire dans le Golf du Mexique en 2010. Le dernier espace « Catastrophe ordinaire » propose « une rêverie cauchemardesque autour de phénomènes dont l’origine naturelle ou artificielle est indistincte ». Y sont exposés les travaux de Charlotte Charbonnel, Testumi Kudo, Laurent Grasso, mais aussi La porte de l’enfer, vidéo d’Adrien Missika montrant le cratère de Dazava, ancien puits foré par accident en 1971 par des géologues soviétiques et qui continue aujourd’hui de brûler dans le désert du Turkménistan. On y découvre aussi l’œuvre Sillage de Cécile Beau et Nicolas Montgermont, qui permet de ressentir un tremblement de terre via l’enregistrement d’ondes sismiques qui viennent se former dans un bac rempli d’un liquide noire.
Entre apprentis géo-ingénieurs et simples témoins des transformations dont la planète est l’objet du fait des activités humaines, les artistes réunis à l’espace Electra offrent une contribution bienvenue pour éveiller les consciences sur les enjeux climatiques, et permettent de s’interroger sur la notion d’artificialité.
Climats artificiels
4 octobre 2015 – 28 février 2016
Espace Fondation EDF, 6 rue Récamier 75007 Paris
Métro Sèvres-Babylone
Du mardi au dimanche de 12h à 19h (sauf jours fériés), Entrée libre